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UB- Préhistoire Le site de Préhistoire de l'Université de Bourgogne Cours en ligne Licence 3 - Néolithique européen |
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Néolithique européen Cours 8 : La fin du Néolithique ancien et le Néolithique moyen
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Concernant l’Europe occidentale, nous nous sommes arrêtés, dans les deux grandes sphères de Néolithisation (Méditerranéenne et danubienne) à la fin des grands ensembles culturels du Néolithique ancien : le Cardial en Méditerranée et le Rubané issu du courant danubien. Et, nous sommes allés un peu plus loin concernant le domaine méditerranéen en voyant sommairement les grands traits de l’Epicardial. Nous allons donc aujourd’hui voir ce qui se passe à la fin du Néolithique ancien et au Néolithique moyen en Europe centrale et occidentale. Et je vais être obligé de prononcer un certain nombre de gros mots particulièrement difficiles à écrire et presque totalement imprononçables. Essayez donc d’être très attentifs. J’espère pouvoir vous donner le maximum de données sur papier avec les cartes de répartitions et les chronologies dans les prochaines semaines. Au niveau le plus général et concernant à la fois les sphères méditerranéenne et danubienne, c’est qu’après l’arrivée et l’installation de ces très grands ensembles culturels que sont d’une part le Cardial et d’autre part le Rubané, nous allons assister à un morcellement géographique des cultures à la fin du Néolithique ancien. En réalité, vous avez vu la semaine dernière déjà que ces grands ensembles du Néolithique ancien cachent déjà des différences culturelles d’une région à une autre et que l’on définit des groupes régionaux distincts même au sein du vaste ensemble rubané (Rubané du sud-ouest, Rubané du Nord-ouest, de Basse-Alsace, Rubané Récent du Bassin Parisien etc…), mais il y avait quand même un réel dénominateur commun à tous ces ensembles qui était le Rubané lui-même, avec ses céramiques, ses longues maisons, ses rites funéraires codifiés… Si nous repartons donc de ce vaste ensemble rubané divisé en groupes régionaux, nous pouvons observer à partir de 4900 avant notre ère, l’apparition d’une foule de groupes culturels qui vont remplacer les faciès géographiques du Rubané. En Allemagne et en Europe centrale, plusieurs groupes sont présents et nous allons mentionner les principaux pour la fin du Néolithique ancien et le Néolithique moyen : Il s’agit tout d’abord du groupe d’Hinkelstein qui succède à la céramique linéaire dans l’Ouest de l’Allemagne, avec une chronologie très courte placée entre 5000 et 4850 avant notre ère. Le groupe de Grossgartach qui se développe lui aussi vers 5000-4900 avant notre ère connaît une répartition beaucoup plus large s’étendant dans la région Rhénane et jusqu’en Belgique et au Luxembourg mais aussi en République Tchèque jusqu’à Prague, en Autriche jusqu’à Salsburg et en Suisse jusqu’à Zurich. La StichbandKeramik (en anglais Stroke-Ornamented Pottery) est datée entre 5000 et 4500 avant notre ère et succède donc à la céramique linéaire dans le centre de l’Allemagne, mais des céramiques de ce type sont aussi connues jusqu’en Pologne, en République Tchèque, en Autriche et en Bavière. En Autriche et en Moravie, la Stichbandkeramik laisse place à partir de 4700-4500 à un nouveau groupe appelé Austrian-Moravian Painted Ware I. Le groupe de Rössen se développe en Allemagne à partir de 4800-4700 avant notre ère et jusque vers 4600-4500, parallèlement à la Stichbandkeramik. Le groupe de Lengyel ou Lenyel a été caractérisé en Hongrie mais se développe en République Tchèque et en Slovaquie, en Autriche et en Pologne, ainsi que sur les marges de l’ex-yougoslavie entre 4900 et 4300 avant notre ère. Une phase tardive ou épi-Lengyel se distingue entre 4250 et 3950 en Autriche. Dans l’Est de la Hongrie, un autre groupe se développe parallèlement et s’appelle le groupe de Tisza (Tisza-Hérpaly-Csöszhalom) où il remplace la céramique linéaire de L’Alföld entre 5000 et 4400 avant notre ère. Dans la deuxième moitié du Ve millénaire, se mettent en place de nouveaux groupes qui sont à proprement parler du Néolithique moyen, mais qui sont même déjà considérés comme du Néolithique moyen II en Europe centrale. Dans l’ouest de l’Allemagne, Le groupe de Bischeim concerne surtout la région du Rhin et se développe entre 4600 et 4200 avant notre ère. Il s’agit d’une forme récente du groupe de Rössen. Dans le centre de l’Allemagne, il va s’agir du groupe de Gatersleben, entre 4350 et 3990 avant notre ère. Ce groupe se développe donc après la fin du Rössen. Parallèlement, en Allemagne centrale aussi à l’est du groupe de Gatersleben, ainsi qu’en Bohème, en Moravie et dans le sud-ouest de la Pologne se développe entre 4300-4200 et 3700-3600 le groupe de Jordanow (Jordanov, Jordansmühl). Dans le sud de l’Allemagne, le groupe de Aichbühl se développe entre 4300 et 4200 avant notre ère. Dans l’Est de la Bavière, le groupe de Münchshöfen se développe entre 4300 et 3800 avant notre ère et se rapproche du Lengyel de Bohème. Le Münchshöfen classique est suivi à partir de 4200 avant notre ère par les phases de Wallerfing et de Polling. Toujours dans le sud de l’Allemagne, dans le région du Neckar, on identifie un nouveau groupe dérivant de celui de Bischeim, entre 4200 et 4100 avant notre ère et qui est appelé Schwieberdingen. Lui succède le groupe de Schussenreid entre 4000 et 3800 avant notre ère. En Autriche et en Moravie, j’ai parlé tout à l’heure de l’Austrian-Moravian Painted Ware I. Ce groupe est suivi par une seconde phase appelée Austrian-Moravian Painted Ware II mais qui demeure mal datée sans doute entre 4500 et 4300 avant notre ère. En Hongrie, la culture de Tiszapolgar succède à la culture de Tisza. On distingue une phase Proto-Tiszapolgar entre 4570 et 4270 puis la phase Tiszapolgar entre 4410 et 3760 avant notre ère. Comme vous avez pu le comprendre, ces groupes correspondent pour l’essentiel à des ensembles régionaux de taille assez réduite en définitive par rapport aux grands ensembles précédents. On va cependant avoir pendant le Néolithique moyen, la réapparition de quelques grandes entités : Le groupe de Michelsberg est de celles-là. Sa chronologie est longue, entre 4400 et 3600-3500 avant notre ère. Son origine est encore à trouver dans le groupe de Bischeim c'est-à-dire dans le Rössen récent ou tardif. Le Michelsberg est divisé en 5 phases chronologiques. Autre ensemble très important géographiquement, la Funnel Beaker Culture qui se trouve plus souvent en Allemand sous le forme Trichterbecherkultur qui s’abrège TRB. Cet ensemble a une durée encore plus importante que le Michelsberg puisqu’il s’étend depuis 4100-4000 jusqu’à 2900-2800 avant notre ère. Dans l’Est de la France : Il va d’abord s’agir du groupe de Hinkelstein qui s’étend jusqu’en Basse-Alsace où il est peut-être contemporain du Rubané Récent Régional. Etendu lui aussi en Allemagne et sur les loess de la plaine d’Alsace, le groupe de Grossgartach, dont la chronologie maximale s’étend de 5000-4900 à 4800-4700. Au sud-ouest de la trouée de Belfort, le faciès de Gonvillard est daté de la première moitié du Ve millénaire sans plus de précision. Ce groupe assure la jonction entre l’aire d’influence rubanée au nord et un Néolithique ancien jurassien d’obédience méridionale encore mal défini, et emprunte à ces deux composantes. La Bourgogne est théoriquement essentiellement occupée par le groupe d’Augy-Sainte-Pallaye pendant la première moitié du Ve millénaire. Il faut peut-être aujourd’hui réexaminer l’existence réelle de ce groupe qui pourrait être composé à la fois d’éléments de type septentrionaux et d’éléments faisant référence au Néolithique méditerranéen. A partir de 4800-4700, le groupe de Rössen se développe à la suite du Grossgartach, en Alsace avec des extensions en direction de la trouée de Belfort, du plateau suisse et de la Lorraine. Ce groupe dont la chronologie est assez complexe s’étend jusqu’en 4400-4300. Apparaîssent ensuite des groupes Epi-Rössen : - en Basse-Alsace et dans le Bade moyen en Allemagne, appelé groupe d’Entzheim et parfois groupe de Strasbourg qui se développe entre 4400 et 4200.
- En Haute Alsace et dans le sud du pays de Bade, le groupe Bruebach-Oberbergen aux même dates (4400-4200). En descendant vers le sud, le groupe de Saint-Uze qui peut être assimilé au Proto-Cortaillod prend la suite d’une composante encore mal définie et que nous n’avons pas évoqué précédemment, le Néolithique ancien Rhodanien. A partir de 4700/4500, le groupe Chasséen apparaît dans l’est de la France, en provenance du Midi méditerranéen. Il va concerner une vaste géographie englobant une grande partie de la France, nous y reviendrons. Le Néolithique Moyen Bourguignon apparaît plus tard vers la fin du Ve millénaire. Il concerne pour l’essentiel le Bassin de la Saône avec quelques extensions possibles. En fait il appartient à un très vaste ensemble où nous pouvons le mettre en parallèle avec le groupe de Munzigen à l’est, le Cortaillod en Suisse occidentale, et le Pfyn en Suisse orientale, le Chasséen récent au sud, le groupe de Noyen au Nord-Ouest vers le Bassin Parisien et le Michelsberg vers le nord. Mais d’autres groupes extérieurs à la région comme le groupe suisse de Cortaillod font sentir leurs influences dans l’Est de la France dès la première moitié du IVe millénaire. C’est aussi le cas du groupe de Michelsberg. En Suisse, ou nous avions donc un Néolithique ancien Jurassien (qui correspond au NAR) et un Néolithique ancien Valaisan (dans le valais) ces deux groupes de développant respectivement entre 5500-4600 et 5500-4800. Un nouveau groupe - le Cortaillod ancien se développe à partir de 4500 avant notre ère et concerne le Valais, la région du Léman et des Trois Lacs, ainsi que la Suisse centrale. Parallèlement, avec un temps de retard, se développe le groupe de Pfyn ancien à partir de 4200 environ et qui va concerner la Suisse nord-orientale, ainsi que la haute vallée du Rhin, les Grisons et le liechtenshtein. A partir de 4000-3900, le groupe de Cortaillod se développe dans la région du Léman, des Trois Lacs et la Suisse centrale, jusque vers 3500, date à laquelle il est remplacé par le groupe de Saint Léonard dans le Valais et le groupe de Port-Conty en Suisse occidentale, sur lequel nous reviendrons. En suisse Centrale aussi, ainsi qu’en Suisse nord-orientale et orientale, le groupe de Pfyn se développpe lui aussi à partir de 3900 avant notre ère et dure jusque vers 3500. En Belgique : le groupe de Blicquy succède au Rubané récent à partir de 4900. On y trouve aussi le groupe de Grossgartach puis le groupe de Rössen. Dans le Bassin Parisien au sens large, de la Loire moyenne à la Normandie, au Nord, dans l’Oise, l’Aisne, l’île de France, la Seine-et-Marne et l’Yonne, ainsi peut-être que la Champagne, se développe un nouvel ensemble culturel, géographiquement important qui est appelé Le groupe de Villeneuve-Saint-Germain. Ce groupe succède au Rubané récent et final à partir de 4700 et perdure jusqu’en 4400 avant notre ère. Le VSG est le nouveau nom du groupe de Marcilly définit par Gérard Bailloud et que vous pouvez encore trouver dans la littérature des années 60. A partir de 4400, le VSG est remplacé par le groupe de Cerny sur l’ensemble de cette vaste géographie jusque vers 4100. Alors que la Loire moyenne voit se développer un groupe plus restreint appelé groupe de Chambon, aux mêmes dates. Parallèlement le Rössen récent et des faciès post-Rössen vont remplacer le Cerny, dans la partie orientale, centrale et septentrionale de cette région dès 4300 avant notre ère. - la Beauce et la Loire moyenne ou se développe le Chasséen du Bassin parisien,
- et le reste (nord, oise, Aisne, ile de France, Seine et Marne, Yonne et Champagne où va s’étendre la culture de Michelsberg. Dans cette dernière région, à partir de 3500, le Chasséen va se répandre et remplacer le Michelsberg dans le centre du Bassin (Oise, Aisne, Ile de France, Yonne, Seine-et-Marne). Le Néolithique Moyen Armoricain correspond au groupe appelé Carn – Le Souc’h – Kerleven qui se développe entre la fin du Ve millénaire et le milieu du IVe. Il s’agit d’un groupe essentiellement littoral qui s’étend du Morbihan jusqu’au nord Finistère et auquel on peut attribuer le premier mégalithisme breton avec les premiers monuments à couloir dans de grands cairns de pierre. Autour du Golfe du Morbihan un autre groupe appelé groupe du Castellic a été identifié comme se développant à la toute fin du Ve millénaire et au début du IVe. Lui correspondent des tertres allongés et les monuments à stèles monumentales. Pendant la première moitié du IVe millénaire, se développe le groupe de Dissignac qui perpétue sur tout le littoral armoricain les traditions mégalithiques. Si on descend maintenant vers le sud-ouest, nous avons déjà évoqué le Cardial Atlantique et le Néolithique Ancien Centre-Atlantique NACA. Il convient aussi de signaler une autre composante culturelle qui est appelée le groupe de Roucadour ou roucadourien. On ne sait que peu de chose de ce groupe, si ce n’est qu’il se distingue assez bien des traditions cardiales et épicardiales mais qu’il appartient au Néolithique ancien avec une composante mésolithique encore importante. Il s’agit donc sans doute d’un phénomène d’acculturation des populations locales qui va s’étendre assez largement sur le sud-ouest de la France, probablement au même moment que le Cardial récent et l’Epicardial. Le Chasséen de l’Ouest succède à ces groupes du Néolithique ancien dès 4700-4500 avant notre ère et perdure là aussi jusqu’au milieu du IVe millénaire. Mais pendant la première moitié du IVe millénaire, on peut isoler au sein de ce vaste ensemble un groupe de Roquefort centré sur l’Aquitaine septentrionale. Il s’agit du groupe ou de la Culture des Matignons et du groupe de Peu-Richard ou Peu-Richardien. Dans le Midi de la France, la fin du Néolithique ancien est marquée par l’explosion de l’entité Cardiale-Epicardiale. Nous avons déjà mentionné le groupe de Saint-Uze qui se développe jusqu’en Moyenne vallée du Rhône. Pour ne citer que les plus importants, retenez le Pré-Chasséen de la Baume Fontbrégoua, dans le Var, que nous avons déjà vue pour le Néolithique ancien Cardial et le groupe de Montbolo qui se développe en Roussillon et en Catalogne, donc le nord-est de l’Espagne. A partir de 4700/4500, le Chasséen méridional apparaît et se développe dans tout le Midi Méditerranéen étendant ces influences jusqu’au Bassin Parisien vers le nord mais aussi jusqu’à l’Italie septentrionale et au nord-est de l’Espagne. Cet ensemble va perdurer jusque vers 3700-3500 avant notre ère. Pendant la chronologie du Chasséen, à un moment encore difficile à déterminer, apparaît en Languedoc, le groupe de Bize. A ces groupes du « Post-Cardial » succède un vaste ensemble appelé Sepulcros de fosa ou culture des sépultures en fosse qui s’étend de la fin du Ve millénaire à l’ensemble du IVe. Cet ensemble est divisé en plusieurs groupes : - Le groupe de Vallesia (ou Vallesien ou groupe de Sabadellia ou groupe de Madurell) qui s’étend le long du littoral entre Gérone et Taragone. Dans la région de Valence, le Néolithique moyen est aussi appelé Néolithique type Fosca. Il concerne l’essentiel du Ve millénaire, alors que le IVe millénaire demeure méconnu. Le sud de l’Espagne, l’Andalousie présente après la phase Cardiale du Néolithique ancien, un horizon appelé Néolithique accompli ou Culture des Grottes qui correspondrait à la première moitié du Ve millénaire avant notre ère. Lui succède un « Néolithique récent » entre 4500 et 3500 avant notre ère. En Espagne centrale et dans la région cantabrique, les données demeurent inexploitables. Lorsque le Néolithique ancien de tradition méditerranéenne est présent, il perdure jusqu’au milieu du Ve millénaire avant notre ère, époque à laquelle il est remplacé par un néolithique moyen qui va correspondre au mégalithisme sur la façade atlantique. Au Portugal, un Néolithique ancien évolué à poterie incisée, imprimée et plastique succède au Néolithique ancien d’influence Cardiale, pendant la première moitié du Ve millénaire. En Italie, les choses sont mieux définies. En Italie du sud, le groupe de Passo di Corvo, dont nous avons vu le site éponyme, succède aux groupes à céramique imprimée récente à partir de 5000 avant notre ère. Il sera remplacé à partir de 4500 par le groupe de Serra d’Alto qui perdure jusque vers 4000 avant notre ère. Dans ces deux régions, Italie du sud et Sicile, la Culture de Diana ou Diana-Bellavista succède au Serra d’Alto à partir de 4000 avant notre ère, mais sa durée demeure discutée et elle disparaît entre 3800 et 3500 avant notre ère. En Italie centrale, vous vous souvenez que les céramiques imprimées étaient remplacées par des céramiques incisées avec les goupes de Catignano et de Sasso pour les plus importants. A cet ensemble succède, vers 4500, le groupe de Ripoli. Ce groupe perdurerait jusque vers 3500 avant notre ère. Nous n’avons en revanche pas traité du Néolithique ancien de l’Italie du nord, hormis pour le seul nord-ouest où nous avons vu l’impressa ligure. Il s’agit des groupes de Vho, Isolino puis de Gaban et Fiorano, auxquels succède dès 5000 avant notre ère, le long cycle des Vases à bouches carrées VBQ qui perdure jusqu’à 3900-3800 avant notre ère. VBQ 1 ou Géométrique et linéaire VBQ 2 ou à méandres et spirales (méandro-spiralique) VBQ 3 ou à incisions-impressions
Enfin, la culture de Lagozza termine ce cycle en Italie entre 3900-3800 et 3500 avant notre ère. Parallèlement, dans les îles tyrrhéniennes, le Cardial tyrrhénien est remplacé en Corse par le groupe Curasien entre 5200 et 4700-4600, puis après une phase méconnue, le groupe Basien se développe de 4300 à 3800 avant notre ère. En Sardaigne, c’est le groupe de Bonuighinu qui succède au Néolithique ancien à partir de 4700, puis vers 4400 se développe le groupe d’Ozieri Ce groupe durera avec ses phases tardives Sub-Ozieri jusque vers 3500 avant notre ère. Après ce panorama quelque peu indigeste, que pouvons nous retirer de la mise en place des groupes du Néolithique moyen. Ce qui va être important dans cette longue période comprise entre 5000 et 3500 avant notre ère, à la louche, c’est l’existence d’une phase d’explosion des grands ensembles qui se divisent en de multiples groupes régionaux, puis la constitution de nouveaux ensembles d’ampleur plus vaste comme le Chasséen en France, le Michelsberg autour de l’Allemagne, Les VBQ en Italie du nord, le Cortaillod en Suisse et les groupes des sépultures en fosse en Espagne du nord-est et l’ensemble TRB en Europe septentrionale. Cette période chronologique est le moment de la conquête définitive de l’Europe, en particulier de l’Europe septentrionale, par les Néolithiques. Et aussi le moment de l’affirmation, elle aussi définitive, de l’économie de production dans ces régions. Il s’agit d’une réelle phase de stabilisation où les régions les plus reculées, les confins, sont mis à contribution pour assurer la subsistance des groupes. Parallèlement, un système de valeur plus proprement occidental, en rupture plus ou moins nette avec les traditions proche-orientales se met en place progressivement, principalement avec l’apparition du mégalithisme sur la façade atlantique tout d’abord, puis sa diffusion à l’Europe septentrionale comme à la Méditerranée dès le courant du Ve millénaire. Eléments de bibliographie : Pour l’essentiel de ces cultures voir les atlas du Néolithique européen : KOZLOWSKI J. (Dir.) – Atlas du Néolithique européen, volume 1 : L’Europe orientale, Liège : Université de Liège, 1993, 550 p., 5 fig. et 4 pl. H.T (ERAUL, 45) GUILAINE J. (Dir.) – Atlas du Néolithique européen, volumes 2A et 2B : L’Europe occidentale, Liège : Université de Liège, 1998, 1071 p. (ERAUL, 46A et 46B) Un site web : http://www.comp-archaeology.org/Central_European_Neolithic_Chronology.htm |
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